Visite de la carrière Placoplatre à Le Pin en Seine et Marne

Vendredi 16 Octobre 2020, la Fondation Placoplatre a accueilli avec beaucoup d’attention, les participants du chantier Pierres de Montreuil du mois d’octobre 2020, pour nous faire visiter la carrière de gypse de Le Pin en Seine et Marne.

 

Maud, Sofiane, Mahamadou C., Amine, Peter, Ibrahima et Mahamadou B. qui mettent en œuvre du plâtre quotidiennement depuis deux semaines pour le remontage de murs historiquement dédiés à l’arboriculture à Montreuil, ont découvert que le plâtre n’est autre que du gypse, réduit en poudre et cuit à 150-200 C°. « Que » ?! Si la phrase est vite écrite, le procédé est autrement plus long et complexe. En effet, une carrière est un projet profondément ancré dans le temps. Le précieux gypse est un sédiment datant de l’époque où l’Île-de-France était une mer saumâtre, il y a environ 40 millions d’années.

Ensuite, avant de pouvoir commencer à exploiter un gisement, il y a un long travail préalable. Après avoir acquis les terrains où le gypse a été localisé, ce qui nécessite de longues négociations avec des personnes privées ou des communes, il y a une longue phase d’étude d’impact environnementale. Le déboisement, les émissions de poussière, les nuisances pour la faune. Tout est analysé avec l’aide de spécialistes, (spécialistes des chauve-souris, des batraciens, des rapaces…) avec pour mot d’ordre « Éviter Réduire Compenser ». Nous avons pu voir des « barrières anti-crapauds » en périphérie de carrière, en caoutchouc, sur lesquels ces derniers glissent. Des mares sont également créées en périphérie pour compenser la perte d’espace, pour les espèces concernées, suscitée par l’exploitation.

Des missions d’archéologie préventive sont également menées avant le début du terrassement. En effet, le gypse se trouve sous plusieurs mètres de marnes, terres grises sur la photo, des gisements d’argile et de calcaire, inintéressants pour l’exploitation du gypse mais qui vont permettre de combler une carrière en fin d’exploitation à proximité. Les merlons paysagés sont des buttes de terre arborées visant à masquer la vue de la carrière, au demeurant un spectacle impressionnant.

Ici, cette nouvelle carrière à ciel ouvert est située sur une ancienne carrière souterraine, exploitée dans les années 1980, avec un système d’excavation dit en « chambres et piliers » que l’on devine sur la photographie. Après le terrassement, le gisement de gypse est visible : c’est tout ce qui est blanc. On a ici une carrière à ciel ouvert, exploitée par des engins haut de 5 mètres, qui à l’aide d’un gros crochet arrière, cassent la banc de gypse. Les conducteurs d’engins doivent apprendre à manier leurs machines en hauteur sur les gisements de gypse. Pas d’utilisation d’explosifs ici du fait de la fragilité du sous-sol préalablement exploité.

À Le Pin et Villevaudé, il y a deux zones à ciel ouvert une en fin d’exploitation et une en début d’exploitation où il y aurait trente ans de gypse en perspective. Le gypse qui y est extrait est dédié à la production de plaques de plâtre de l’usine Vaujours servant à l’isolation d’environ 200 000 logements neufs chaque année.

La carrière souterraine voisine dite de Bernouille est dédiée à la production de plâtre pour le bâtiment, comme celui que nous utilisons sur le chantier.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le gypse extrait de ces carrières passe d’abord dans un concasseur pour être réduit en petits morceaux puis est emmené dans l’usine par un convoyeur à bande où il sera cuit. Il faut 20 minutes au gypse pour parcourir la distance de 5 km entre le concasseur et le bout du tapis du convoyeur. Ce sont 400 tonnes de gypse qui sortent de la carrière chaque heure. Les carrières fonctionnent quatre jours par semaine. La maintenance du convoyeur a lieu les mercredis. L’usine de traitement du gypse fonctionne quant à elle 7 jours sur 7. Le gypse n’étant pas une ressource infinie, les procédés de recyclage du plâtre font aujourd’hui partie des préoccupations contemporaines : 50 000 tonnes par an de plâtre issu des chantier de démolition sont recyclés par les usines de Placoplatre.

Placoplatre est la plus grosse usine de fabrication de plâtre en Europe avec 400 personnes qui y travaillent en comptant tous les corps de métiers associés.

Les paysagistes y jouent un rôle important pour penser, concevoir et mettre en œuvre la restauration d’un site naturel après la fin de l’exploitation de la carrière. Les zones excavées sont progressivement remplies et replantées d’arbres pour la restitution de zone forestière ou d’espaces verts.